Planification familiale/Santé sexuelle et reproductive : Quand les municipalités s’engagent à sauver la vie des jeunes et des adolescents

La commune de Bobo-Dioulasso, à travers sa Direction de la Promotion de la Santé et de l’hygiène, mène des activités de promotion de la Santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes (SSRAJ) en collaboration avec les districts sanitaires de Bobo. Cela fait suite à l’engagement de la Commune, depuis le 27 octobre 2014, d’inscrire la Planification familiale (PF) dans le Plan communal de Développement (PCD) et d’affecter une ligne budgétaire dont le volume évoluera d’année en année.

Au Burkina Faso, l’évolution de l’utilisation de la PF (plateforme DHIS2) montre une baisse de l’utilisation entre 2016 et 2019. Cette baisse serait le fait, d’une part, de la révision de la définition opérationnelle des anciennes utilisatrices depuis 2016. D’autre part, la faible complétude des données dans la base DHIS2 due au mouvement d’humeur dont l’un des mots d’ordre était la non-transmission des données statistiques.

La situation demeure la même au niveau de la ville de Bobo-Dioulasso. Une analyse à partir de l’outil participatif RAISE, a établi un score de 39,8/100 pour la PF/classique et 34,5/100 pour la SSRAJ. Cela démontre que la ville a un niveau faible dans la mise en œuvre des programmes PF. Elle a besoin d’une plus grande capacité en la matière.

L’analyse de la qualité et de la durabilité des interventions PF/SSRAJ a permis de constater que la Commune de Bobo-Dioulasso dispose d’une base de données sur les indicateurs de santé de façon générale. Toutefois le gap est que ces données ne sont disponibles qu’à la demande de la Commune lors de l’élaboration des documents de planification.

Lire aussi ici: Planification familiale: La commune de Bobo veut maîtriser le boom démographique – Mousso News

Le profil démographique de la commune de Bobo-Dioulasso est celui d’une population très jeune. L’utilisation des méthodes contraceptives varie en fonction du niveau d’éducation, du lieu de résidence, de l’âge des femmes, du pouvoir décisionnel et du degré d’implication des conjoints. A l’instar des autres localités du Burkina Faso, l’on constate une utilisation plus élevée des méthodes contraceptives chez les femmes qui vivent en milieu urbain et ayant un niveau d‘éducation plus élevé (PNAPF) qu’en milieu rural.

The Challenge Initiative (TCI), un modèle de « Business Unusual »

Pour contribuer à relever ces défis, des acteurs comme The Challenge initiative (TCI) interviennent à Bobo-Dioulasso, en partenariat avec la Commune et les districts sanitaires. The Challenge Initiative (TCI) est un modèle de « Business Unusual », c’est-à-dire un modèle inhabituel qui engage les communes à s’investir pour développer et soutenir des solutions éprouvées en matière de santé reproductive urbaine. TCI est une plateforme qui est basée sur la demande et l’engagement des maires à mobiliser des ressources locales pour accroître la PF/SSRAJ et mettre à l’échelle des interventions à haut impact avec le soutien technique du système de santé. Son objectif est « d’intensifier les programmes efficaces de planification familiale conduisant à une utilisation accrue de méthodes modernes de contraception chez les femmes en âge de procréer dans les zones urbaines pauvres ».

Depuis 2020, la mairie de Bobo-Dioulasso s’est engagée avec TCI à mobiliser les ressources humaines matérielles et financières tout en offrant son leadership politique pour faire avancer la planification familiale et la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes dans la commune. Selon les résultats du Performance monitoring for action (février 2020), la prévalence contraceptive parmi les femmes en union est de 40% dans les Hauts-Bassins. Ce taux est plus élevé que celui du niveau national qui se situe autour de 28%.

La prévalence contraceptive parmi les femmes en union est de 40% dans les Hauts-Bassins

Les résultats encourageants engrangés et l’engagement du maire et du conseil municipal de Bobo-Dioulasso ont motivé TCI à renouveler son appui à la commune pour la mise en œuvre d’un nouveau plan d’action intégré PF/SSRAJ, en janvier 2020.

Cependant, Malgré ces progrès, de nombreux facteurs notamment d’ordre comportementaux continuent à être des obstacles à l’utilisation des services de planification familiale. Ceci veut dire qu’il reste beaucoup à faire dans l’amélioration de l’accès des adolescents et jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive.

C’est pourquoi nous recommandons aux entités locales de renforcer le leadership et l’appropriation des gouvernements locaux dans la mise en œuvre de programmes efficaces et durables de planification familiale et de Santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes. Les communes implantées dans les zones géographiques couvertes par TCI devraient saisir cette opportunité pour améliorer la santé des femmes et des jeunes.

Wendsougri Adissa Sokoto/Derra, Sage-femme spécialiste en Droits et Santé Sexuels et Reproductifs (SDSR) et en Genre et Développement

Téléphone : (+226) 71 04 78 98      

Couriel : sokoadissa@gmail.com

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