« Pourquoi ne pas responsabiliser les femmes FDS dans la lutte contre le terrorisme ? » Martine Yabré

‘’La femme peut véritablement apporter sa contribution dans la lutte contre le terrorisme au Burkina’’ a rappelé Martine Yabré sur le plateau de l’Invitée Politique de la RTB, ce dimanche 14 août 2022.  Pourquoi dans un contexte pareil au Burkina, les femmes forces de défense et de sécurité ne sont pas responsabilisées pour sécuriser les sites de déplacés internes ? se demande l’experte en genre au Burkina. Elle estime qu’une telle responsabilité est une opportunité d’être plus proche de ces communautés pour mieux comprendre certains enjeux. Martine Yabré est la coordinatrice du mouvement – riposte femme sécurité et paix-.

A la tête de la délégation de femme reçues pour un échange direct avec Paul Henri Damiba, chef de l’Etat, président de la Transition, Yabré Martine est on ne peut plus clair. « Nous ne sommes pas allées égrener un chapelet de doléances des femmes, mais plutôt prendre un engagement pour apporter notre contribution dans la lutte contre l’insécurité », a-t-elle précisé sur le plateau de l’invité politique. Cette démarche vers l’autorité n’est pas anodine. Elle est partie du constat de la dégradation de la situation sécuritaire. Mieux, ajoute-t-elle, le Burkina s’est engagé à mettre œuvre la résolution 13/25 adopté par le Conseil de la sécurité des Nations-Unies depuis 2000. Cette résolution prône l’engagement des femmes dans la prévention, la gestion et la consolidation de la paix. Quoi donc de plus normal pour Martine Yabré et l’ensemble des femmes du Burkina de s’organiser en tenant compte du contexte sécuritaire et politique au Burkina.

Des Femmes FDS au front, une opportunité

Le constat est clair, les femmes FDS sont peu présentes au front de lutte contre le terrorisme, regrette Martine Yabré.  De l’autre camp de l’ennemi, la présence, ces derniers temps des femmes dans les groupes terroristes est, – peut-être- déplorable », mentionne la coordinatrice de la plateforme- Riposte femme, paix & sécurité- qui estime que cette donne aurait pu être éviter.  « La femme, lorsqu’elle est engagée, c’est véritablement à fond. Si on arrive à recruter des femmes dans ces groupes, cela devient difficile. C’est d’ailleurs pour cela que nous pensons que nous sommes des interlocutrices assez stratégiques pour pouvoir parler à d’autres sœurs et les sensibiliser afin qu’elles soient dissuadées d’aller vers ces groupes », explique la coordinatrice de la plateforme – Femme, paix et sécurité-. En cela, elle propose l’idée de responsabiliser les femmes – FDS- sur les sites de déplacés internes afin de créer un climat de confiance, gage d’une quête de retour de la paix.

« Pourquoi ne pas responsabiliser les femmes FDS dans la lutte contre le terrorisme ? » Martine Yabré 2
Martine Yabré, coordinatrice de la plateforme – Ripostes, femmes, paix et sécurité-

La réconciliation, une nécessité mais un long processus

« Être vrai, être vrai, être vrai, être vrai », insiste et persiste Martine Yabré pour une meilleure réconciliation au Burkina et pas seulement pour les bourreaux et les victimes, mais aussi pour ceux qui conduisent le processus national. L’option proposée par le HCRUN pour résoudre un certain nombre de conflit parait être meilleure parce que dit-elle : « La justice classique ne ressoude pas tous les problèmes. Elle doit contribuer à les résoudre et à laquelle, il faut associer la justice traditionnelle et transitionnelle. Il faut surtout dialoguer sur la base de la franchise et de la sincérité ».

Quid du respect du quota dans la Transition ?

Jusqu’à fin juillet 2022, les statistiques sur le quota genre n’est pas reluisant selon Martine Yabré avec environ 80% pour les hommes et 20% pour les femmes. Mais, précise-t-elle : « Quand on parle de question de genre, il faut contextualiser. Il n’y a de genre que de contexte. Quelles sont les insuffisances ou de difficultés de responsabilisation qui pourraient se poser ou quelles sont les contributions des uns et des autres. L’essentiel est de faire de la femme, une actrice dynamique du changement ».

Résumé de Bassératou KINDO

 

 

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