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[Tribune de Dr Niaoné Moumine ] * avortement clandestin, scrutons nos laideurs, à nos consciences.
Au Burkina Faso, l’avortement n’est autorisé que pour sauver la vie et protéger la santé de la femme enceinte, et dans les cas de viol, d’inceste ou de graves malformations fœtales. Par conséquent, la grande majorité des femmes qui mettent fin à leur grossesse le font dans le secret, par peur des poursuites, et pour éviter la stigmatisation sociale qui entoure la pratique.
Au Burkina Faso, un tiers de toutes les grossesses ne sont pas intentionnelles, et un tiers de ces grossesses non intentionnelles se terminent par un avortement.
En 2008, le taux était de 25 interruptions de grossesse pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans. Ce taux était de 23 pour 1 000 dans les zones rurales, et 28 pour 1 000 à Ouagadougou, et plus élevé dans les zones urbaines autres que Ouagadougou 42 pour 1000
Les femmes qui ont recours à l’avortement n’ont pas le profil type de toutes les femmes en âge de procréer. Elles ont tendance à être plus jeunes et plus longtemps scolarisées, et elles sont plus susceptibles de vivre en zone urbaine, de ne pas être mariées et de n’avoir aucun enfant.
Environ un avortement sur sept est pratiqué par un médecin (3%) ou un assistant de santé formé (12%). Ces procédures sûres sont en grande majorité utilisées par les femmes aisées qui vivent en ville
Les avortements médicalement assistés sont quasiment inexistants chez les femmes pauvres des zones rurales. Seulement un avortement sur onze y est pratiqué par un assistant de santé formé.
Ces statistiques montrent que les avortements se font au Burkina Faso tous les jours et que les plus riches ont accès à de meilleures conditions pour le faire. Que ceux qui ont le pouvoir l’interdisent mais ont les moyens clandestinement dans de meilleures condition ou de le faire dans les pays étrangers et que les pauvres sont laissés entre les mains des charlatans et que jamais ça ne changera. Le rapport de force ne sera jamais de leur côté.
Source : Guttmatcher intitute
Voici un problème MAJEUR de santé publique pris au piège. Question trop sensible qui peut couter le poste, Question trop sensible qui peut griller une carrière politique.
Question trop sensible, il faut faire comme tout le monde, ignorer, faire l’hypocrite comme si tout allait bien.
La frange jeune, la plus prometteuse de notre pays se décime, se détruit chaque jour, chaque heure, parce que notre système éducatif va mal(surtout ne pas parler sexualité dans les écoles), notre système de santé va mal, nos politiques publiques vont très mal, notre société va mal… Les décisions prises n’ont rien à f*outre des données factuelles.
Alors, comme c’est l’une des meilleures solutions dans ce pays…
Prions pour le repos des âmes de ces milliers de jeunes, que nous jugeons, que nous stigmatisons, que nous condamnons.
Prions en meme temps pour que les jeunes ne forn*iques plus, pour qu’ils ne commettent plus ces a*trocités.