« Je gagne entre 100 000 à 150 000 FCFA comme recettes par jour », Loukman Ouédraogo, vendeur de légumes à Pazani

Cela fait 4 ans que Loukman Ouédraogo, appelé  »Louky », a commencé à vendre des condiments. Un commerce initié par sa mère, il reprend très vite les affaires après avoir abandonné les bancs en classe de 3ᵉ. Entre moqueries et insultes, il ne regrette pas son choix et se fait de bonnes affaires avec son commerce qu’il juge ‘’très rentable’’.

Dans les profondeurs du quartier Pazani, à Ouagadougou, sous un hangar en toile parasolé, un jeune homme, grand de taille, avec une petite barbiche, habillé en uniforme vert, sacoche de côté, sert avec gaieté des légumes frais à des femmes ‘’assez exigeantes’’. « Combien coûte la boule de choux », lui demande une cliente à l’apparence pressée. Lançant un regard observateur sur le légume, il répond : « 350 FCFA. » Tels sont, entre autres, les conversations qui véhiculent dans ce magasin de légumes, et Loukman Ouédraogo est le nom du jeune homme qui le gère.

Relatant son histoire, il n’a pas toujours été vendeur de légumes. Auparavant, élève, il a abandonné très vite les bancs en classe de 3ᵉ. « L’école ne m’a pas trop réussi. Pour ne pas faire perdre de l’argent à mes parents, j’ai décidé d’abandonner et d’aider ma mère dans son commerce de légumes », a déclaré Louky, un surnom que lui ont donné ses clientes.

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Loukman devant son étal de condiments

Dès lors, cela fait maintenant 4 ans qu’il s’est adonné à la vente de légumes. Quant à sa mère, elle a changé de repère en vendant dans un autre marché de la place.

Mais très vite, le jeune devient la cible de moqueries et d’injures dans le quartier.  

« Par exemple, avec les femmes, ce n’est pas toujours facile. Souvent, il y a beaucoup de mal attendu. J’ai été insulté, roué de moqueries… », se rappelle-t-il avec amertume. Sa force : il évite comme il peut d’ignorer tout ce qui se dit en sa défaveur et persévère, car l’a-t-il dit : « C’est mon choix et je l’assume. »

Aujourd’hui, Loukman est convaincu qu’il a pris la bonne décision. Il parvient à vivre à ses dépens grâce à son commerce, qu’il juge ‘’fructueux’’. « Par jour, je peux vendre entre 87 000 et 100 000 francs CFA. Les week-ends, ça peut même monter à 150 000 », dit-il tout fier.

Une collaboration mère-fils

L’approvisionnement du point de vente repose sur une solide collaboration avec sa mère. Pendant la saison des pluies, elle sillonne les villages pour acheter directement auprès des producteurs.

« Lorsqu’il y a pénurie, elle achète au marché. Moi, je me charge uniquement de quelques produits comme le sel ou les cubes Maggi… C’est elle qui s’occupe des réserves », explique-t-il.

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Reserve de légumes

Des clientes l’encouragent.

Mariam Soré est l’une des fidèles clientes de Loukman. L’appréciant pour ses efforts, elle avoue toujours l’encourager dans ce qu’il fait.   « C’est une bonne personne, qui fait son travail avec amour. Même si certains estiment que ce n’est pas un métier d’homme, nous lui disons toujours de persévérer dans son travail », a-t-elle déclaré.

Pour elle, le plus important est qu’il exerce un métier honnête pour gagner sa vie tout en lui souhaitant plein de succès.

Sofie (nom d’emprunt) ne paye ses condiments que chez Loukman. Vantant sa détermination pour le travail, elle voit déjà en Loukman un jeune homme plein de réussite.

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Ambition, grand rêve à réaliser coûte que coûte, Loukman espère agrandir son commerce. Il veut devenir une référence, se faire encore plus de revenus. Affirmant se donner à fond et avec abnégation dans son business, il a la conviction de pouvoir les réaliser un jour.

Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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