#AuNomDesFemmes | Le harcèlement : comprendre pour mieux le prévenir

Le harcèlement est défini comme étant une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. C’est un comportement abusif qui vise à faire subir des attaques, de l’intimidation ou des critiques récurrentes. Dans le pire des cas, cette forme de persécution s’opère dans un but exclusif de blesser volontairement la victime.

La répétition de ces actes a des conséquences sur le bien-être psychologique et/ou physique de la personne qui subit du harcèlement : grande souffrance, perte de confiance en soi, isolement, sentiment de honte, problèmes de mémoire et de concentration, troubles du comportement, voire de l’agressivité. Certaines conséquences sont communes aux différents types de harcèlement, comme un stress aigu ou post-traumatique, et dans le pire des cas, des tendances suicidaires.

Sommes-nous tous de potentiels harceleurs ?

Cette violence, qu’elle soit sexuelle ou morale, fondée sur des rapports de domination et d’intimidation se manifeste dans toutes les sphères de notre vie au quotidien : sphère privée (dans le couple, en famille), professionnelle (qu’il y ait un lien hiérarchique ou non), sphère sociale (associatif, sportif, dans la rue, etc.). Nous pouvons tous en être auteur ou victime.

Le harcèlement physique: il concerne à la fois le harcèlement lié aux caractéristiques physiques d’un individu et l’utilisation de moyens physiques pour harceler. Dans le premier cas, ce sont des moqueries, des insultes ou de l’exclusion, par exemple, en raison de l’apparence physique de la victime. Le second cas consiste en des gestes brutaux de harcèlement comme une bousculade ou infliger une blessure, etc.

Le harcèlement psychologique ou moral: ce sont des conduites abusives portant atteinte à la dignité et à l’intégrité morale de la personne, dans le but de la déséquilibrer psychologiquement. Insultes, humiliation, menaces subtiles ou dévoilées, racket et autres sont autant de comportements qu’utilisent les harceleurs pour déstabiliser leurs victimes.

Le harcèlement scolaire: il s’agit de tout type de maltraitance ou agression psychologique, verbale ou physique menée au sein de l’école, que ce soit en classe ou dans la cour de récréation, au parking, etc. Contrairement aux idées reçues, le harcèlement scolaire n’a pas d’origine. Les conséquences peuvent être désastreuses sur les enfants qui en souffrent.

Le cyberharcèlement : L’inégalité des genres dans le monde réel est également présente dans le monde digital : les femmes sont moins nombreuses à avoir accès à Internet, mais elles sont aussi les premières victimes du harcèlement et des discours de haine en ligne. Le danger des écrans, c’est qu’ils offrent une impunité liée à l’anonymat des pseudos et une rapidité effrayante de propagation de l’information. C’est le plus contemporain de tous les types de harcèlement. L’avènement des nouvelles technologiques, d’internet et des réseaux sociauxa permis au cyberharcèlement de se développer sous des formes variées et insidieuses : Propagation de fausses rumeurs, vidéos humiliantes, “Revenge porn”, Création de faux profils et usurpation d’identité, piratages de comptes, etc.

Le harcèlement professionnel: c’est une forme de maltraitance qui se crée au sein de l’environnement de travail. La forme la plus fréquente est celle qui voit un supérieur hiérarchique utiliser son autorité pour nuire à son subordonné. C’est un réel abus de pouvoir qui peut toucher le recrutement, la rémunération ou encore la promotion d’un travailleur. Mais il peut aussi concerner une personne ou un groupe qui harcèle un collègue. L’environnement professionnel devient une source de stress pour la victime : si ce stress devient chronique, il peut évoluer en trouble de stress post-traumatique ou en burn-out.

Le harcèlement de rue: c’est est un comportement spécifique des espaces publics et semi-publics consistant en l’interpellation d’inconnus par des commentaires ou messages irrespectueux, sexistes, intimidants, insultants ou menaçants. Ce harcèlement se fonde sur des discriminations de sexe et de genre : sifflements, interpellations, commentaires sexistes, insultes, attouchements.

Le harcèlement familial: C’est bien évidemment une des situations de harcèlement les plus difficile à arrêter, car la cellule familiale doit être le premier repère de la victime. Dans ce type de cas, il arrive qu’un membre d’une famille développe un comportement violent de domination, de manipulation ou de destruction envers son conjoint, son enfant ou son parent.

Le harcèlement sexuel: C’est un comportement intimidant, négatif ou violent visant à faire plier la victime pour lui imposer des remarques, des gestes ou des attitudes à caractère sexuel. Ces agressions peuvent être physiques, verbales ou non-verbales à travers des actes de violence physique, touchers ou rapprochements non consentis, des commentaires ou appels sur l’aspect physique ou la vie privée de la personne, drague gênante, sifflements et compliments supposés et des gestes de nature sexuelle.

Comment agir contre le harcèlement ?

La première chose à faire, c’est de ne pas accepter le statu quo. La prévention est le premier moyen pour éviter des traumatismes à des milliers de victimes. L’éducation et la sensibilisation, surtout envers les enfants sont des actions qui leur permettre de prendre conscience, dès le bas âge, de la gravité de certains comportements malsains qu’ils peuvent avoir à l’égard de leurs camarades.

Dans les milieux professionnels, la lutte contre le harcèlement est d’abord une question politique et managériale, car les dirigeants doivent obligatoirement mettre en place des mécanismes d’information, de prévention, de prise en charge des victimes et de répression des auteurs.

Au Burkina Faso, quand bien même le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles sont définis et condamnés, tous les types de harcèlement ne sont pas pris en compte par les dispositions de la loi pénale.

Sources :

gouv.fr
psychologue.net
org

Pélagie NABOLE

Écrivaine, et Artiste peintre autodidacte. Spécialiste en communication d’influence, je me passionne pour les sujets relatifs au développement du leadership des jeunes, des inégalités de genre et de l’autonomisation des femmes.

Twitter