Marigot Houet : L’antre de la lessive

Le marigot du Houet traverse la cité de Sya. Pour subvenir à leur besoin des femmes font des différents points de passage de l’affluent un lieu de lessive. 

Il est environ 8 heures ce 30 septembre quand Salimata Sanou la trentaine  quitte son domicile pour regagner l’un des points d’eau du marigot houet,  un affluent de la rivière du Kou qui traverse l’intérieur de la ville de Bobo-Dioulasso du Sud au Nord. C’est notamment un lieu réservé surtout aux « silures sacrés » de la ville. L’accès à ces points impose la descente dans un baffon.

Sur  les plantes des jardiniers et des cordes attachés à des arbres sont étalés des habits. Au cours de cette journée, Salimata Sanou passera le temps à faire la lessive en se servant de l’eau du marigot. Cette mère réside au quartier Kôkô, secteur 4, l’un des anciens secteurs de la ville aux « silures sacrés ». Elle est une habituée de ce lieu, car cela fait cinq ans, qu’elle vient faire la lessive au marigot.

Elle se charge de son linge personnel et celui des personnes demandant son service. En plus des vêtements de certains clients qu’elle amène, d’autres personnes amènent elles-mêmes leur linge pour la lessive au marigot. Le point auquel Salimata Sanou fait sa lessive est situé sous un pont, non loin du commissariat central et près du feu de la direction régionale de l’environnement et du développement durable. Cette activité est génératrice de revenu pour elle. « J’arrive à avoir au moins un peu d’argent pour subvenir à quelques besoins au vue de ma situation financière » a-t-elle signifié.

Elle déplore toutefois le non-paiement de son argent par certains clients. Lorsqu’elle manque de lessive, elle rentre à la maison vers 13 heures. Mais ce jour, il était environ 16 heures quand elle met fin à sa lessive, pour se reposer et s’occuper de ses enfants.

Absence des femmes pendant la saison pluvieuse

Les femmes se font « rares » à cette période de vacances. Actuellement, elles ne sont pas nombreuses à venir au marigot. Dans deux mois, ces autres femmes qui partagent le quotidien de Salimata Sanou, seront de retour. Elle confie que d’autres femmes viennent même du Mali pour faire la lessive. Elle a précisé qu’elles sont absentes depuis le mois de juillet. « Pendant la saison pluvieuse, ces femmes rejoignent le village pour les travaux champêtre. Elles seront de retours à la fin des récoltes» a-t-elle ajouté.

La pollution du marigot Houet par les activités menées autour

Déchets, sachets plastiques, ordures etc. sont déversé sur ce lieu alors que les activités menées autour contribuent à la pollution de l’eau. Un journal international de biologie et de chimie, Africa Online Journals, fait cas sur son site, d’une étude menée dans l’objectif de faire un état des lieux sur le marigot Houet. Des prélèvements d’échantillons d’eau ont été faits dans sept points du marigot couvrant toutes les activités socio-économiques. Ces analyses montrent que l’eau du Houet est sujette à une pollution domestique et industrielle.

 

Diro Benoit Wilfried TOE

(Stagiaire)

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