#InstantDiasporaBurkinabè : Jonathan Ouédraogo, le génie multi potentiel qui impact positivement sa génération
« Le Burkina Faso occupe une place très spéciale dans mon cœur et je souhaite ardemment revenir dans mon beau pays ». C’est l’ardent vœu de Jonathan Ouédraogo, Burkinabè résidant en Suisse. Polyvalent et amoureux de l’excellence, le jeune homme est spécialiste en droit international, consultant en compliance and corporate finance, entrepreneur, inventeur autodidacte.
- Présentez-vous à nos lecteurs
Je me nomme Jonathan Ouédraogo, suis juriste de formation, spécialisé en droit international et en droit pénal des affaires, consultant en compliance and corporate finance. Je suis également écrivain, conférencier et inventeur autodidacte. En plus de ma passion naturelle pour le droit, j’ai également embrassé l’entrepreneuriat notamment dans les domaines de la fintech et de l’Intelligence Artificielle. En somme, je me définirais probablement comme étant un esprit libre, un artiste refoulé et un contemplateur de nuages qui tente autant que possible de fusionner ses diverses passions pour créer un impact positif dans le monde.
- Vous avez toujours été très brillant, avec un cursus universitaire irréprochable, quel est le secret derrière une telle excellence ?
Je vous sais gré de vos gratifiantes paroles qui m’encouragent et m’invitent à toujours plus de persévérance et d’efforts. L’excellence est un objectif que j’ai depuis toujours cherché à atteindre, et ma démarche pour se faire repose sur plusieurs facteurs clés. La détermination et la discipline ont joué un rôle essentiel dans mon parcours académique. Je suis motivé par l’idée de me surpasser, d’apprendre constamment et de donner le meilleur de moi-même. Partout où se trouve un questionnement, ma curiosité me guide et de là où il y a une réponse dont je n’entends pas encore le raisonnement, j’extrais une question et j’apprends.
Cependant, un autre aspect de ma philosophie est que l’excellence ne se résume pas simplement à un parcours universitaire irréprochable. C’est une quête qui englobe tous les aspects de notre vie. C’est pourquoi j’ai développé une passion pour le travail bien fait et une approche méticuleuse dans tout ce que j’entreprends.
Et personne ne le dit aussi bien que Steve Jobs, l’un des plus grands visionnaires que notre siècle ait connus, lorsqu’il affirmait naguère que : « La seule façon de faire du bon travail est d’aimer ce que vous faites ». L’amour pour ce que l’on fait est une inépuisable source de motivation et de satisfaction. En cultivant une telle passion, en étant prêt à relever les défis et à persévérer, on peut atteindre des sommets insoupçonnés.
Dans ce cheminement, la lecture et les livres sont et demeurent à tout jamais à mes yeux les compagnons les plus fidèles et les armes les plus redoutables. Ouvrez un livre et c’est une porte menant à la connaissance et à l’inspiration que vous découvrez ! Lire permet d’explorer de nouveaux horizons, d’élargir nos perspectives et d’enrichir notre esprit. C’est ainsi que j’explore la plupart des idées novatrices qui me parviennent et c’est sans nul doute le médium qui me connecte le mieux à de brillants penseurs que je respecte ou même avec lesquels je suis parfois en désaccord, mais qui de ce fait défient mes idées, m’apprennent à penser hors de ma zone de confort et à apprécier la différence dans les façons de percevoir l’univers et l’altérité ; tout cela sans oublier que lire c’est aussi s’immerger dans des mondes imaginaires captivants. La vie est follement passionnante, mais vous conviendrez avec moi que de temps à autres, une saine évasion des turbulences du quotidien ne peut pas faire de mal. Donc, oui, je lis en effet énormément afin d’apprendre, mais je le fais aussi pour m’amuser. Les deux participent à nourrir mon esprit. Les livres sont à l’esprit ce que le nectar et l’ambroisie étaient aux dieux de l’olympe dans la mythologie grecque en ce sens qu’ils nous élargissent aux dimensions d’une République de l’Esprit !
Je crois qu’il est également important de garder les pieds sur terre, d’être humble et de reconnaître que l’excellence est aussi souvent le fruit d’un travail d’équipe et de l’influence de ceux qui nous entourent. J’ai eu la chance d’avoir des mentors inspirants, des amis formidables et un système de soutien familial solide. Leur impact positif sur mon parcours ne saurait être sous-estimé.
Ainsi, si je dois résumer tout cela, je dirai que le secret de l’excellence réside dans la détermination, la discipline, l’amour pour ce que l’on fait et la volonté de s’élever au-delà de nos limites car pour espérer atteindre les étoiles, il faut encore gravir les cieux ! J’embrasse ainsi chaque défi quotidien avec passion et ne perds pas de vue que l’excellence n’est pas un objectif lointain, mais un mode de vie qui nous pousse à donner le meilleur de soi-même en tout lieu, à chaque minute, à chaque instant.
- Pourquoi le choix de la France pour la suite de vos études?
Le choix de la France pour la suite de mes études s’est fait pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la France est réputée pour son système éducatif de qualité, notamment dans le domaine du droit. Les universités y offrent un enseignement approfondi et une expertise académique reconnue à l’échelle internationale.
En outre, la France est un pays riche sur le plan culturel. Elle possède une longue tradition juridique et philosophique qui a grandement contribué à façonner le droit moderne. Y étudier me permettait ainsi de plonger au cœur même de cette richesse intellectuelle et de m’imprégner de son héritage juridique.
La France, avec son rôle prépondérant durant le siècle des Lumières, a été le berceau de mouvements intellectuels qui ont profondément influencé le développement du droit moderne et contemporain. Des esprits brillants tels que Montesquieu, Voltaire et Rousseau ont apporté des idées révolutionnaires sur la justice, la liberté et l’égalité, qui ont jeté les fondations des systèmes juridiques contemporain aussi bien dans les familles de droit Romano-germanique qu’anglo-saxonne tels qu’ils existent de nos jours.
C’est par exemple Montesquieu, avec son ouvrage « De l’Esprit des lois », qui a introduit le concept de la séparation des pouvoirs, une idée fondamentale qui est maintenant largement acceptée dans de nombreux systèmes juridiques dans le monde. Voltaire, avec son plaidoyer pour la tolérance religieuse et l’égalité devant la loi, a ouvert la voie à une vision plus progressiste de la justice. Rousseau, quant à lui, a contribué à la théorie du contrat social, qui a influencé la pensée politique et juridique de son époque, et allant, de la nôtre.
Étudier en France et actuellement en partie en Suisse, m’a donc permis de me plonger dans cette riche histoire intellectuelle et d’explorer les idées de ces grands penseurs, de les confronter aux miennes. Leur héritage continue de se faire sentir dans nos systèmes juridiques et dans la manière dont la justice est perçue et appliquée, y compris chez nous au Burkina Faso. Cela m’a aussi permis d’exposer aux compagnons et amis que je me suis fait aussi bien en France qu’en Suisse, qu’une autre façon de concevoir le monde africain ainsi que la réalité de sa géopolitique, existait. De plus, la diversité culturelle et la vie étudiante animée furent des éléments assez attrayants pour moi. J’ai eu l’opportunité de rencontrer des personnes venant du monde entier, d’échanger des idées, et d’élargir mes horizons culturels. Il est toujours intéressant de voyager. L’on en sort toujours enrichi, tout en enrichissant les autres.
- Comment s’est passée votre intégration en France ?
Alors, oui, évidement que la question de l’intégration se pose lorsque l’on voyage. L’on quitte le « chez soi » pour aller à la rencontre d’un espace et de mœurs et usages qui ne sont pas nécessairement familiers. Pour ce qui est de mon expérience en France et plus tard en Suisse, probablement à l’instar de tout nouvel arrivant, j’ai dû faire face à de multiples défis. Ceci étant dit, je dois avouer que j’ai également été accueilli chaleureusement par les habitants du pays. En gardant fermement mes objectifs à l’esprit – parce qu’il est facile de se perdre dans un nouvel environnement -, il a fallu opérer une immersion culturelle indispensable dans mon nouvel environnement de vie afin d’apprendre, de comprendre et d’assimiler les coutumes locales. On dit souvent qu’à Rome il faut faire comme les romains. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables qui m’ont aidé à m’intégrer et à me sentir chez moi. In fine, l’expérience fut pour moi magnifique. Toutes les belles rencontres que j’ai pu y faire ont changé à jamais mon rapport au monde.
- Quelles ont été vos principales difficultés en tant que Burkinabè étudiant en France ?
Il s’agit là de la question fatale (Rires). À l’époque, j’ai tout naturellement rencontré quelques difficultés spécifiques. L’une des principales a été de m’adapter à un nouvel environnement culturel et académique. Je me suis efforcé de surmonter cet obstacle en restant motivé, en cherchant des conseils auprès de mes prédécesseurs au besoin, et en faisant preuve de persévérance dans mes études. Le climat a aussi été un défi pour moi, car le froid hivernal est très différent de celui que je connaissais dans mon climat tropical bien aimé subsaharien du Burkina Faso. Ici, si vous n’êtes pas convenablement équipé, le froid hivernal vous mord dans la colonne vertébrale. J’ai donc pris des mesures pour m’adapter à ce changement en m’équipant de vêtements appropriés et en explorant les nouvelles joies de l’hiver européen.
La nostalgie du pays ainsi que la peine d’être loin de ma famille et de mes amis restés sur place au Burkina Faso, furent également des obstacles émotionnels auxquels j’ai dû faire face. Cependant, dans les moments difficiles, je me suis rappelé de ces paroles inspirantes de la poétesse Maya Angelou : « Vous ne pouvez pas vraiment connaître qui vous êtes tant que vous n’avez pas été loin de chez vous. » J’ai trouvé du réconfort et de la force en gardant un lien étroit avec ma famille grâce aux prouesses modernes de la technologie, tout en saisissant chaque opportunité pour partager ma culture burkinabè avec mes nouveaux amis en France ou en Suisse.
Enfin, le rythme de vie très soutenu a été une autre source de challenge. Toutefois, en m’organisant efficacement, en établissant des priorités et en restant concentré sur mes objectifs, j’ai réussi à trouver un équilibre entre mes études, mes activités extra-académiques et ma vie personnelle et professionnelle. Ce ne fut pas toujours une sinécure, mais celui qui souhaite déplacer une montagne doit d’abord commencer par déplacer de petites pierres.
Ces difficultés font partie intégrante de mon parcours et m’ont permis de grandir en tant qu’individu. Je chéris donc chaque aspect de ces expériences, les bons moments tout comme les moments les plus difficiles. Ils font tous de moi ce que je suis aujourd’hui et ce que je souhaite devenir.
- Est-il vrai que les étudiants Burkinabè ont bonne presse en France?
En effet, il est vrai que les étudiants Burkinabè bénéficient d’une excellente réputation en France, de même qu’à l’international d’ailleurs, de façon générale. Leur humilité, souvent confondue à tort avec de la timidité, est fort appréciée, tout comme leur sens du travail bien fait et leur discipline. De nombreux Burkinabè en France, mais aussi en Europe, en Amérique, dans la région de l’Asie-Pacifique et partout ailleurs à l’international, occupent des postes de responsabilité importants dans divers domaines, démontrant ainsi de leur excellence et de leur détermination. D’ailleurs, avec quelques de mes amis, l’on dit souvent en guise de boutade que les étudiants Burkinabè sont tellement bons qu’ils ont inventé une nouvelle unité de mesure : le BKT (Burkina Tonic), qui représente la quantité d’énergie et de détermination qu’un étudiant Burkinabè apporte à chaque projet auquel il ou elle participe ! Ainsi un burkinabé dans ton organisation ou ton entreprise à l’international représente au moins 1 BKT soit la qualité de travail d’environ 3 personnes conventionnelles travaillant avec sérieux et abnégation. (Rires). Cela montre à quel point les burkinabè font preuve d’une motivation et d’un dynamisme remarquables dans leur parcours à l’étranger. Cette reconnaissance témoigne de la valeur et du talent des étudiants et des travailleurs de notre cher Faso, qui contribuent de manière positive et significative à la vie de la société dans laquelle ils se trouvent, peu importe laquelle c’est.
- Où en êtes-vous avec le projet portant sur le prototype de « gilets pare-balles » ?
Je suis ravi de vous informer que le projet portant sur le prototype de dispositif de protection balistique typiquement burkinabè progresse très bien. Cependant, pour des raisons de sécurité du projet, je suis hélas dans l’incapacité de divulguer toutes les informations relatives à celui-ci. Sachez cependant que des tests concluants continuent d’être menés à bien et que la mise en œuvre de ce projet contribuera à améliorer les conditions de vie des populations. Nous sommes extrêmement motivés par les résultats obtenus jusqu’à présent et attendons avec impatience de pouvoir partager davantage d’informations dans de très prochaines communications publiques. Nous vous prions donc de bien vouloir restez à l’écoute, car de très utiles nouvelles sont à venir très bientôt.
- Vous travaillez aussi sur la mise en place une plate-forme numérique dans le domaine juridique ? Parlez-nous de ce projet ?
Tout-à-fait. Notre plate-forme est d’ors-et-déjà opérationnelle. Elle peut être consultée en ligne à l’adresse www.galyam.net sur la base d’un abonnement forfaitaire annuel en fonction de la souscription à l’un de nos forfaits annuels Onyx, Saphir ou Diamant. Bien plus qu’une simple plate-forme juridique, il s’agit également d’une bibliothèque virtuelle regorgeant d’une gamme diversifiée d’ouvrages et d’articles de qualité scientifique dans différents domaines, tels que le droit, l’économie, la gestion, l’entrepreneuriat, le digital, l’anglais et le développement personnel. Mais ce n’est pas tout ! La plate-forme qui s’appelle Galyam (Gal Yaam en langue nationale Moore signifiant « qui nourrit l’esprit, l’intellect ») est également dotée d’un assistant virtuel d’intelligence artificielle de type agent conversationnel made in Burkina Faso nommé Galyam IA. Ce modèle d’IA basé sur les nouvelles technologies NLP (Natural Language Processing) guidera les utilisateurs tout au long de leur parcours d’apprentissage. Que ce soit pour répondre à leurs questions, leur donner des conseils personnalisés ou encore les aider à trouver les ressources qui correspondent à leurs besoins afin de rendre leur UX (User experience) encore plus agréable et productive.
En outre, nous avons également créé un espace digital polyvalent qui offre des programmes certifiants en gestion, en entrepreneuriat, en développement personnel et en langues (Notamment en ce qui concerne la préparation aux examens de langue du TOEFL et du TOEIC) en collaboration avec des experts théoriciens et praticiens, issues du Burkina Faso, d’Europe, ces USA et du Canada. L’objectif est de fournir à chaque utilisateur une expérience d’apprentissage complète et diversifiée, en leur permettant d’acquérir des compétences opérationnelles solides dans des domaines qui les pourvoiront d’un profil extrêmement compétitif sur le marché de l’emploi.
Ainsi, que ce soit pour les professionnels du droit souhaitant se tenir à jour, les entrepreneurs cherchant à renforcer leurs connaissances en gestion, ou les individus désireux de se développer personnellement, Galyam et Galyam IA offrent un éventail diversifié de ressources documentaires et de programmes certifiants de haute qualité pour répondre à leurs besoins. Et enfin, nous avons également intégré à la plateforme des chat rooms de réseautage professionnel. Chaque utilisateur pourra via ce canal de messagerie sécurisée, interagir de façon instantanée avec d’autres utilisateur passionné par le droit et l’entrepreneuriat, échanger des idées, nouer des partenariats et développer un réseau professionnel riche.
Nous croyons fermement en l’importance du partage des connaissances et de la collaboration, et ces chat rooms offrent un espace convivial pour le faire. Galyam est conçue pour être pour ainsi dire un guichet unique, offrant une combinaison unique de ressources, de programmes certifiants, d’assistance virtuelle et de possibilités de réseautage professionnel. Nous sommes impatients de vous accompagner dans votre parcours d’apprentissage et de vous aider à atteindre vos objectifs académiques, professionnels et personnels.
- Jonathan Ouédraogo, a-t-il d’autres projets pour le Burkina Faso?
Absolument ! J’ai à cœur de contribuer à l’innovation et au développement de notre cher et beau pays, le Burkina Faso. Mes collaborateurs et moi-même travaillons actuellement sur plusieurs projets ambitieux visant à impulser le progrès technologique et à améliorer la vie des citoyens. L’un d’entre eux concerne le développement de solutions numériques pour l’accès à l’éducation. L’éducation est la clé du développement durable, et nous nous efforçons donc de créer des applications et des plates-formes éducatives interactives, adaptées aux besoins locaux et culturels. Notre objectif terme serait de permettre à tous les jeunes Burkinabè d’accéder à une éducation de qualité, quel que soit leur lieu de résidence.
Nous travaillons également sur des initiatives visant à promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation technologique au Burkina Faso. À cet effet, nous organisons des événements, des ateliers et des programmes de formation pour encourager les jeunes talents à développer leurs compétences en matière de technologie et à créer leurs propres entreprises. Nous sommes convaincus que l’innovation et l’entrepreneuriat joueront un rôle clé dans le développement économique du pays.
Enfin, nous sommes également impliqués dans des projets liés à la santé, à l’environnement et à l’inclusion financière. En ce moment, nous travaillons, par exemple, sur des applications mobiles afin de faciliter l’accès aux soins de santé dans les zones rurales, d’encourager les pratiques favorisant le développement durable et de sensibiliser à la préservation de l’environnement. J’ai eu à cet effet l’honneur et le plaisir de donner en 2022, à l’issu du sommet mondial de la COP27, une conférence baptisée ‘’Conférence Internationale REI2022’’ (Conférence internationale sur Ressources Énergétiques et Institutionnelles pour un développement durable) qui portait notamment sur la notion de l’efficacité énergétique à l’épreuve des objectifs du développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030, en collaboration avec un ingénieur nucléaire des Nations Unies.
Il est important de contribuer au développement du Burkina Faso grâce à ces projets innovants et nous continuerons à explorer de nouvelles opportunités pour faire progresser notre pays vers un avenir meilleur et technologiquement avancé. Il serait fort dommageable que l’Afrique en général et le Burkina Faso en particulier manquent le train de la révolution du numérique que connaît le XXIe siècle.
- Quelle lecture faites vous de la situation sécuritaire au Burkina Faso?
La situation sécuritaire au Burkina Faso est indéniablement préoccupante, avec les attaques répétées, les violences armées et les violations massives des droits de l’Homme perpétrées par des groupes armés terroristes. Ces actes ont non seulement un impact dévastateur sur les populations civiles, mais aussi sur l’armée régulière du pays qui lutte courageusement pour faire face à cette menace. Je fais l’effort d’avoir une lecture multidimensionnelle de la vie actuelle de notre République. La situation sécuritaire du Burkina Faso est complexe et multifactorielle, avec des dimensions politiques, socio-économiques et ethniques. Les facteurs tels que la pauvreté, la marginalisation et les conflits intercommunautaires ont contribué à la montée de ces groupes armés et à la détérioration de la sécurité dans certaines régions du pays.
Il est crucial que les efforts de sécurité soient soutenus par des initiatives holistiques et intégrées, qui combinent à la fois des réponses militaires, des mesures de développement socio-économique et des initiatives de dialogue intercommunautaire. Il est également essentiel que la protection des droits de l’homme soit au centre de toutes les actions entreprises, afin de prévenir les abus et de garantir la justice pour les victimes.
Il est encourageant de constater que le Burkina Faso bénéficie du soutien de la communauté internationale dans sa lutte contre le terrorisme. La coopération régionale et internationale demeure en effet cruciale pour renforcer les capacités sécuritaires, garantir la stabilité du pays et soutenir la reconstruction dans les zones les plus touchées.
Malgré les défis auxquels le Burkina Faso est confronté, je suis convaincu que la détermination du peuple Burkinabè, soutenue par des initiatives nationales et internationales, contribuera à renforcer la sécurité, à rétablir la paix et à protéger les droits fondamentaux de tous les Burkinabè. J’ai foi dans notre résilience et au delà de la simple résilience, j’ai foi également en notre capacité à être anti-fragile. Le peuple burkinabè uni, saura ainsi faire face. Avec honneur et bravoure, nos valeureux FDS et VDP n’ont de cesse de prouver chaque jour sur le terrain que c’est la patrie ou la mort.
- Avez-vous des initiatives pour participer à l’effort de guerre ?
En tant que citoyen il est crucial de participer à l’effort de guerre et surtout à la construction de la paix ; et participer à l’effort de guerre, ce n’est pas forcement s’illustrer par des actions grandioses ou tapageuses. Participer à l’effort de guerre, c’est aussi par exemple apporter un bol de haricot quand vous le pouvez à cette famille de déplacés internes que vous voyez au coin de la rue lorsque vous sortez faire une course; participer à l’effort de guerre c’est collaborer avec nos forces de l’ordre, c’est payer régulièrement ses impôts parce que l’État a plus que jamais besoin de ressources; participer à l’effort de guerre, c’est respecter les principes et valeurs du Faso, c’est être civique, c’est avoir de la considération pour l’autre, c’est ne pas voler ou se soustraire de ses obligations légales.
Au fond, il suffit juste de se comporter en être humain décent, conscient de ce qu’il vit en société et de ce que sa liberté s’arrête là où commence celle d’autrui et nous réétablirons un modèle de pays dans lequel il fait bon vivre et que nous serons fiers de léguer à notre descendance. En plus du prototype de dispositif de protection balistique, j’ai aussi pensé à la formulation d’un super-aliment pour booster les forces physiques de nos troupes sur le front. A cela s’ajoutera une série de mesures successives que je dévoilerai progressivement en temps opportun.
- Comptez-vous revenir au pays un jour ?
Oui affirmatif ! J’en ai bien sûr la ferme intention. Le Burkina Faso occupe une place très spéciale dans mon cœur et je souhaite ardemment revenir dans mon beau pays. J’en suis parti parce qu’il était important que je me forme et m’arme de connaissances jusqu’aux dents comme disait Cheikh Anta Diop. Vous savez déjà tout le bien que je pense du fait de voyager, d’aller à la rencontre du monde, pour la quête du savoir…
Une fois de retour, je souhaite mettre mes compétences au service de ma nation bien-aimée, en travaillant main dans la main avec mes concitoyens, pour bâtir un Burkina Faso radieux. Ensemble, nous pouvons réaliser des merveilles et contribuer à l’essor socioéconomique de notre nation.
- Pensez-vous que le respect des droits des femmes sera une réalité un jour ?
Une réflexion populaire dit que derrière un grand homme se cache une Dame de feu. Au risque de faire l’objet d’une lapidation médiatique, je tiens également à professer ici que la fameuse Dame de feu, n’est point obligée d’être derrière ou dans l’ombre de son conjoint. Elle peut, si tel est son choix, tout aussi bien se trouver juste aux côtés de Monsieur, juste à hauteurs égales et dans le respect réciproque de l’autre. Et pour sous-tendre ma pensée et vous donner par là même une claire idée de la position que je tiens lorsqu’il en vient aux droits de la femme, permettez-moi d’invoquer Simone Veil, une combattante acharnée pour la reconnaissance des droits de la femme qui disait : « qu’il est temps que la société atteigne une maturité qui lui permette de reconnaître enfin que la femme est un être humain à part entière. » Cette citation souligne l’importance d’atteindre une société éclairée où les droits des femmes sont pleinement respectés. Bien que le chemin vers l’égalité des genres puisse sembler long, il est encourageant de constater que nous avons déjà remporté de belles victoires en matière d’égalité en droit. Sans verser dans le spleen passéiste de la nostalgie d’une époque que l’on n’a jamais vécu, il convient cependant de reconnaître qu’il a été historiquement établi par de multiples chercheurs que les plus éminentes sociétés et civilisations africaines antiques telles que celles de Kemet (L’Égypte antique) de Koush et d’Axoum (partiellement le Soudan actuel) ou d’Abyssinie (une partie de l’Éthiopie actuelle) étaient basées sur des modèles de fonctionnement matriarcaux où la place de la femme était centrale et cela pendant des millénaires entiers. Ces civilisations ont ensuite influencé l’ensemble du monde gréco-romain, devenant par là même les phares intellectuels de tout le monde antique. Il est vrai que pour que le respect des droits de la femme devienne une réalité universelle, il faut du temps, de l’éducation et de la sensibilisation. Chaque pas que nous faisons dans cette direction est un pas vers un avenir meilleur. L’égalité en droit est déjà une victoire en soi, mais il est essentiel de continuer à promouvoir l’égalité des chances, l’autonomisation financière des femmes et la pleine participation de celles-ci dans tous les domaines de la société. La femme c’est la ceinture qui permet de maintenir le pantalon de l’homme en place. (Rires) Sans elles, nous sommes tout simplement nus face au monde. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que le respect des droits de la femme devienne une réalité indéniable.
- Avez-vous un dernier mot à l’endroit des jeunes qui se battent quotidiennement pour s’en sortir ?
Mon dernier mot à l’endroit des jeunes Burkinabè qui se battent quotidiennement pour s’en sortir est le suivant : gardez la flamme de l’espoir brûlante dans vos cœurs ! Nous sommes la force motrice du changement au Burkina Faso, et nos efforts ne passeront certainement pas inaperçus. Je comprends que les défis peuvent sembler insurmontables par moments, mais rappelez-vous que chaque obstacle est une opportunité déguisée. Continuez à vous élever au-dessus des difficultés, à cultiver vos ambitions, à persévérer dans votre quête d’un avenir meilleur et à transcender vos limites. Soyez fiers de vos réalisations jusqu’à présent, aussi petites soient-elles, car chaque pas en avant compte. Sachez que vous n’êtes pas seuls dans cette lutte qui revêt hélas parfois le visage d’une lutte de survie. Rassemblez-vous, soutenez-vous mutuellement et créez des communautés véritablement solidaires. Ensemble, vous pouvez accomplir des merveilles. N’oubliez pas de prendre soin de vous, aussi bien de votre corps que votre esprit, de cultiver vos passions et de rester curieux face à l’apprentissage et à la croissance. Nous sommes la relève du Burkina Faso et je suis convaincu que nous pouvons apporter des changements positifs et durables à notre pays, à notre continent et même au monde. Je nourris la conviction ineffable que notre génération bâtira assurément ses propres pyramides. N’abandonnez jamais face à l’adversité car votre détermination et votre résilience sont des forces puissantes capables de surmonter moult obstacles. L’avenir nous appartient, et je suis impatient de voir les réalisations incroyables que notre génération accomplira. Puissions-nous toutes et tous ensemble, éblouir le soleil.
Interview réalisée en ligne par Clémentine Midiour/ MoussoNews