Mets locaux burkinabè : un business qui rapporte et qui crée de l’emploi

Le « consommons burkinabè » est aujourd’hui une réalité. Ils sont en effet nombreux ces Burkinabè – lambda ou autorité – qui exigent presque les mets locaux dans la famille ou lors des cérémonies festives. Constat dans deux restaurants de Ouagadougou.

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Le restaurant ‘’chez tantie jus naturel’’ est aujourd’hui très connu du fait de ses boissons locales. Jus d’orange, de mangue, de papaye, de pain de singe, de goyave, etc… sont entre autres boissons naturelles qui s’achètent comme des petits pains chez Yvette Nanema alias ‘’tantie jus naturel’’. « J’avoue que ça marche bien. Nous avons tous les jours des commandes avec des particuliers mais aussi les services étatiques pour leurs cérémonies », confie la propriétaire du restaurant. A cela, poursuit-elle : « il faut ajouter les clients qui viennent manger parce qu’ils sont aujourd’hui rares ceux qui demandent les boissons importées. 98% des clients veulent le jus naturel ».

Chez Mam Sank (Mariam Sankara), le restaurant d’une jeune étudiante en deuxième année Finance comptabilité ne désemplit pas. Les week-ends surtout. «  J’apprécie sa façon de faire le gonré. C’est succulent », reconnait Adama un client.

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Mariam Sankara, une jeune étudiante qui crée déjà de l’emploi avec les mets locaux burkinabè

Le restaurant de Mariam Sankara est en effet très réputé pour ses mets locaux. « J’ai appris à faire ces mets avec ma maman », confie la jeune étudiante. Si beaucoup pensent que la préparation des mets locaux est réservée à la vielle génération, Mariam dira le contraire. Elle reconnait toutefois qu’il faut une grande patience et un grand amour lorsqu’on s’adonne à la préparation. « Moi je sais comment m’y prendre et je le fais toujours soigneusement et avec amour. Le week-end je ne dors pas. Je commence la préparation dès vendredi dans la nuit, et samedi avant 10h, tout est prêt », explique Mariam Sankara avec un sourire au coin.

Un business qui rapporte

 La consommation des produits locaux a aujourd’hui un fort impact positif sur l’autonomisation de la femme. Et Mariam Sankara le confirme avec sincérité. «  Les plats coûtent entre 250 F à 500F. J’avoue que ça me rapporte beaucoup en termes de gain d’argent. Je ne me plaints pas » confie la jeune dame qui travaille aujourd’hui avec trois employés, tous des jeunes. « Je suis heureux de travailler ici. Je gagne tant bien que mal ma vie. Je suis contente », confie Jacques un employé.

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le zamané, un met local très prisé par des burkinabè

Tantie Jus naturel est aussi du même avis que Mariam. « Nous sommes souvent en manque. La demande est forte. Nous faisons assez de bénéfices », a-t-elle laissé entendre.

Quid de la mesure gouvernemental sur la consommation ? Les deux dames l’apprécient vivement et confient qu’elle a eu un fort impact dans la vente des produits locaux. Presque tous les ministères, explique Tantie jus naturel, ne consomment que du jus naturel lors des conseils de cabinet. Un des protocoles d’un ministre de confier que l’initiative est très bien appréciée en leur sein. « Le jus naturel est préférable aux autres boissons car il évite notamment certaines maladies. J’aime surtout le jus fait à base de pain de singe », confie-t-il tout fier de cette nouvelle donne de consommer burkinabè.

« Les produits locaux sont accessibles »

 Les produits locaux, de l’avis de Mariam Sankara, sont accessibles sur le marché. Elle confie n’avoir pas de grandes difficultés pour avoir du zamané ou des feuilles d’oseilles. Idem pour tantie jus naturel qui note toutefois, elle, quelques difficultés en fonction des périodes. « En saison sèche, il est souvent difficile d’avoir les produits locaux notamment la mangue, la papaye, etc. », explique la tantie. Et si beaucoup de restaurants ne s’intéressent pas encore à la préparation en grande quantité des mets locaux, explique Mariam Sankara, , c’est parce qu’elle est minutieuse.

Bassératou KINDO

 

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